Rendre plus efficace le travail d’EELV sur le nucléaire
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Motion adopté au Congrès de Caen en novembre 2013

L’opposition au nucléaire est un des fondamentaux historiques de l’écologie politique.

La volonté d’engager la transition énergétique et la sortie du nucléaire fait consensus au sein d’EELV.

L’enjeu de la sortie du nucléaire est souvent réaffirmé dans nos débats. Les grands rassemblements, comme les chaines humaines, mobilisent largement au sein de notre mouvement. Mais, si ces grandes mobilisations sont indispensables, elles sont manifestement insuffisantes.

Car il faut regarder la réalité en face : notre pays reste le plus nucléarisé au monde. L’accord parlementaire PS-EELV, repris par F.Hollande, prévoit notamment de baisser la part du nucléaire à 50% d’ici 2025. A ce stade, et malgré l’annonce de l’arrêt de la centrale de Fessenheim, les choix stratégiques nécessaires pour atteindre un tel objectif tardent à venir.

La loi sur la transition énergétique sera bien sûr une étape importante qui permettra aux parlementaires écologistes de peser sur les arbitrages. Mais, pour la suite, nous pouvons prévoir que le travail restera colossal pour fédérer une majorité citoyenne et politique permettant de faire de la sortie du nucléaire une réalité.

Une difficulté importante est que le travail concret pour surveiller et révéler les faiblesses de l’option nucléaire repose sur un nombre trop faible d’individus :

  • les groupes de militant-e-s antinucléaires locaux sont portés par quelques bénévoles et n’ont pas toujours les capacités de mener un travail régulier ;
  • le nombre de militant-e-s et salarié-e-s des grandes associations (Réseau Sortir du Nucléaire, Greenpeace, Criirad, …) affectés aux questions techniques reste limité ;
  • les scientifiques engagé-e-s pour la sortie du nucléaire (comme ceux du GSIEN ou de Global Chance) se comptent sur les doigts de la main ;
  • quant à EELV, nous constatons que notre capacité de travail et de coordination interne reste trop faible.

Notre mouvement doit renforcer sa capacité de travail pour davantage peser dans le rapport de force avec les lobbies économiques, étatiques et politiques. Nous sommes convaincus que seul un travail approfondi sur la sûreté et toutes les autres problématiques du nucléaire (déchets, démantèlement, …) permettra de franchir une nouvelle étape.

Les grandes déclarations et les positionnements politiques ne suffisent pas. Il nous faut approfondir notre travail de fond, installation par installation, filière par filière… Il s’agit d’un travail à coordonner avec tou-te-s lesmilitant-e-s de terrain, la commission Energie d’EELV, les élu-e-s, les associations, les syndicats… Un travail technique et juridique devant aboutir à des initiatives politiques et des mobilisations citoyennes. Un travail d’enquête, d’expertise, de confrontation aux lobbies pour aboutir à des rapports qui permettront de mobiliser et de convaincre les citoyen-ne-s l’expérience montre que la difficulté de ce travail n’est pas sa technicité, mais le temps et l’énergie qu’il nécessite. Ainsi, nous souhaitons interpeller les candidat-e-s au Conseil fédéral et au Bureau exécutif.

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La sortie du nucléaire doit faire l’objet d’un travail renforcé et coordonné de notre mouvement. Nous demandons donc aux futur-e-s membres du Conseil fédéral et du Bureau Exécutif de porter cette stratégie et de la traduire en actes.

Notamment :

  • Une feuille de route stratégique doit être rapidement adoptée par le nouveau Conseil fédéral pour mieux définir les priorités, les moyens, l’organisation et les étapes que se donne notre mouvement sur le nucléaire, à commencer pour faire respecter les différents points de l’accord parlementaire PS-EELV de 2012;
  • Un-e membre du Bureau Exécutif doit être chargé-e prioritairement de ce dossier ;
  • Un-e salarié-e du siège national doit être identifié-e comme interlocuteur/trice sur ce dossier ;
  • Dans la perspective des élections locales et européennes de 2014 et 2015, les différentes instances de notre mouvement doivent sensibiliser les candidat-e-s EELV pour qu’ils recherchent une fois élu-e-s à travailler sur les dossiers « énergie » et sur le suivi des installations nucléaires existantes. Cela peut se traduire notamment par un investissement renforcé dans les Commissions Locales d’Informations et toutes les instances de concertation et de régulation, ainsi que par une réflexion sur les moyens salariés correspondants.
  • Quelque soit leur échelon d’élection, et dans le cadre des compétences de leur collectivité ou assemblée, les élu-e-s écologistes sont invité-e-s à multiplier les actions, expertises et études permettant de déconstruire les mythes du nucléaire et de promouvoir la crédibilité des alternatives.
  • Travailler au renforcement de Nuclear Transparency watch, le réseau européen favorisant la contribution systématique de la société civile en matière de sûreté nucléaire.

Etapes par étapes, la sortie du nucléaire et la transition énergétique deviendront des réalités !